ATFD: La prison n'est pas la solution pour les créateurs de contenu
Raja Dahmani, nouvelle présidente de l'Association tunisienne des femmes démocrates, était l'invitée de Midi Show, ce lundi, pour parler de son programme et des travaux du 14e congrès de ľATFD.
Elle a ainsi déclaré que ce congrès qui a pris fin, hier dimanche, s'est tenu dans des conditions normales et qu'un nouveau bureau a été élu, dans un contexte politique difficile.
"Nous avons été solidaires et résilientes dans notre parcours militant pour défendre les libertés individuelles et collectives et l'égalité hommes-femmes (...) Nous avons réussi à rajeunir le bureau, en élisant de nouveaux visages, connus dans les médias, mais ayant un riche parcours actif. Nous avons, également, impliqué autant de militantes que possible de l'intérieur du pays pour les rapprocher et élargir notre travail, avec l'espoir d'ouvrir de nouvelles branches de l'association dans toutes les régions de la République", a-t-elle précisé.
Concernant sa vision et ses projets pour l'association, Raja Dahmani a affirmé qu'elle continuera à défendre les causes et les dossiers liés aux droits des femmes et aux affaires publiques, et qu'elle a des projets bien définis.
Interrogée sur la loi sur les "bonnes moeurs" qui a suscité la polémique dernièrement, Raja Dahmani a souligné que l'association a toujours plaidé pour l'application de la loi sur le harcèlement sexuel. Cependant, cette loi a été mise de côté et les deux questions ont été liées entre elles.
"Ce qui se passe aujourd'hui est inacceptable et la condamnation à plusieurs années de prison pour des créateurs de contenu ne sera pas la solution pour éliminer le phénomène de dérive sur les réseaux sociaux", a-t-elle dit.
Et d'ajouter : "Nous sommes en faveur de procès équitables et du respect des institutions judiciaires, mais nous rejetons les représailles et les lourdes condamnations qui touchent quotidiennement les créatrices de contenu. Il y a des affaires où les peines de prison atteignent jusqu'à 27 ans, ce qui est totalement excessif".
Dans le même sens, l'invitée de Midi Show a proposé de remplacer les peines de prison par des alternatives ou d'imposer des amendes.
"Nous ne soutenons pas l'incarcération, car ce n'est pas la solution... Cela ne fera qu'aggraver l'anarchie, la criminalité et la haine sociale; des problèmes qui seront difficiles à résoudre dans l'avenir".